Marguerite Duras et le cinéma ont eu une très longue histoire ensemble. Par différentes voies et à différentes époques, son œuvre a rencontré le cinéma. Cinéma et écriture vont pendant toute sa carrière sous-tendre avec plus ou moins de force la problématique de ce qui est dit, écrit, filmé et de ce qui en négatif n'est pas dit, écrit, filmé. Tour à tour son attirance pour le cinéma passera de la passion à la méfiance et de la méfiance à la passion. Par moments, elle pourra dire que « le film frappe de mort l'écrit » ; et pendant une dizaine d'années elle ne sera pourtant occupée qu’à réaliser des films, tout en publiant comme des livres les textes-scénarios correspondants. Pour Duras, cet amour de l'impossible entre elle et le cinéma, son cinéma, ne rejoint-il pas ces amours ou passions impossibles et infernales qui lient ses propres personnages entre eux ?